Nadine Kossi : Bâtir la paix, une salle de classe à la fois

Dans les rues animées de Bangui, un sourire illumine les visages d’enfants qu’on croyait oubliés. Derrière ce sourire, une femme : Nadine Kossi, présidente de l’association Action Solidaire, militante infatigable pour la paix, la justice sociale et l’éducation inclusive. Dans un pays marqué par les cicatrices de la guerre, elle s’est donné une mission : redonner espoir à ceux que la société a laissés au bord du chemin.

Agir plutôt que subir

« J’ai choisi d’agir », répète-t-elle souvent, d’une voix calme mais décidée. Là où d’autres baissent les bras, Nadine Kossi tend la main. Sous son impulsion, Action Solidaire multiplie les initiatives concrètes : dons d’équipements scolaires, soutien aux orphelinats, aide aux enfants malades de la drépanocytose, distribution de kits d’hygiène, activités d’assainissement dans les quartiers… Chaque geste compte, chaque action tisse un fil invisible entre les cœurs. « La solidarité, dit-elle, c’est notre meilleure arme contre la misère. »

L’école, terrain de paix

Pour Nadine Kossi, tout commence à l’école. Mais pas n’importe quelle école : une école inclusive, où chaque enfant qu’il soit sourd, muet, aveugle ou handicapé a droit à un apprentissage digne et adapté.« Chaque enfant a le droit d’apprendre, d’être compris et de rêver, quel que soit son handicap. »

Cette conviction, elle la porte comme un flambeau. Et elle ne s’arrête pas là. Face à la précarité menstruelle, qui pousse trop d’adolescentes à quitter les bancs de l’école, elle a osé briser le silence. C’est grâce à elle que la République centrafricaine célèbre désormais la Journée mondiale de l’hygiène menstruelle.Une première dans le pays, devenue un mouvement national. Car pour elle, la dignité des femmes est indissociable du droit à l’éducation. Elle milite pour la gratuité des serviettes hygiéniques dans les écoles, convaincue que « l’hygiène menstruelle est un droit humain, pas un luxe ».

Le football au service de la paix

En prélude aux élections groupées de décembre, Nadine Kossi déploie toute son énergie pour promouvoir une élection apaisée. Elle sillonne Bangui et les provinces, animant des ateliers sur la cohésion sociale et la paix.

Et parfois, son message passe par un ballon rond.

À travers le football, elle réunit des jeunes d’horizons différents, les fait jouer ensemble, dialoguer, rire. « Le sport, dit-elle, parle toutes les langues. C’est une école de respect et de paix. »

Une voix qui porte

Dans ses prises de parole publiques, Nadine Kossi défend une idée simple mais révolutionnaire : la paix se construit à partir du bas, à travers la justice sociale et la reconnaissance du travail des femmes et des associations locales.« Nous ne pouvons pas construire la paix sans justice sociale. Et la justice sociale commence par un geste de solidarité. »

Femme de terrain avant tout, elle s’impose aujourd’hui comme une voix féminine forte et libre, symbole d’un leadership ancré dans l’action et la compassion. Dans un environnement souvent hostile à la parole des femmes, elle fait entendre la sienne ferme, apaisante, lumineuse.

Un rêve pour demain

Demain, Nadine Kossi veut aller plus loin : étendre les programmes d’Action Solidaire à tout le pays, créer des centres éducatifs inclusifs, former des enseignants à l’accueil du handicap, et bâtir une République centrafricaine où chaque enfant, chaque fille, chaque femme trouve sa place

Car pour elle, éduquer, c’est semer la paix un rêve simple, mais porteur de tout l’avenir d’un peuple.

Nadine Kossi n’attend pas le changement. Elle le construit, pas à pas, avec le cœur comme boussole.

Rédaction CentraNews